Ce 3 mai 2015
Fontaine de Jouvence!
C’est pas pour dire mais ces temps d’arche de Noé en plein muguet vintage ça vous ragaillardit, ou refroidit c’est selon, la pulsion d’escapade pré ou post-retraiteuse baliniaise.
Pour ceusses qui se demandent «mais de quoi t’est-ce qu’on cause?» faut tout de même savoir qu’en général les «douces tropiques» vous humectent, appréciez l’euphémisme, d’un déluge navrant pendant une bonne partie de l’année. L’autre vous extrayant à grosses gouttes le liquide directement du corps ce qui pourrait vous faire passer aux yeux des locaux pour des «pores ambulants»!
Vous me voyez venir? Non? Bien, entrons dans le vif du boulet.
Vous n’avez pas été sans remarquer qu’une des tendances actuelles chez nos contemporains, je parle évidemment de la frange décadente de l’humanité auréolée d’un passé prestigieux, si l’on fait fi des guerres, des génocides, des exactions en tous genres, des spoliations, du colonialisme, de l’esclavagisme… mais qu’en contre-partie on se vaporise l’intimité avec les droits de l’homme, de la femme (c’est plus récent), des animaux (ça vient de sortir), la révolution industrielle et son corollaire la sixième extinction massive des espèces, la découverte d’Edison (Wikipedia pour les acculturés) … donc les occidentaux, les européens surtout, les francophones entre autres, NOUS quoi!… Qui se sent morveux, se mouche !
J’ai peur que toutes ces digressions divinement proustiennes – opinion toute personnelle je vous l’accorde – pourraient faire perdre le fil des idées aux plus impatients.
Une des tendances de nos concitoyens, disais-je donc, était de se projeter physiquement dans d’autres parties du monde, plus sexy, cocottes altières sur fond d’azur, pour décrépis viagratoïsés ou yuppies flashés en flagrant burn out.
Pardonnez tous ces anglicismes mais quand on lowcoste et qu’on easyjet des week-end dans des trips last minute on n’a qu’une envie: se camoufler tièdement à l’ombre d’un pouvoir d’achat décuplé et de boys and girls (encore! Yes je sais !) souriants, bien qu’un chouïa, arabicisme admis depuis une colonisation et une immigration également ratées, obséquieusement faux culs..
Que l’attrait pour ces destinations, au sortir d’hivers si ce n’est calamiteux du moins interminables, soit incontestable peut paraître une évidence d’autant plus accessible avec ce qui vient d’être évoqué plus haut d’accord mais… quoi? Comment? Pourquoi? Eh bien je vais vous le dire!
En fait c’est quoi un blanc, couleur générique de moins en moins standard de l’européen moyen -péenne itou – ce qui a comme effet positif indubitable une diminution non négligeable des coups de soleil, armé de sa seule carte visa, d’une libido en berne et d’une conviction inébranlable, encore que, en la supériorité d’une civilisation rationnelle et éthique sur les archaïsmes d’une société inégalitaire, fantasque et corrompue… Permettez, je reprends mon souffle!…
Aux yeux d’un quidam dont le revenu mensuel équivaut, dans le meilleur des cas, à une soirée resto, cinoche et boite d’un samedi soir de citadin trentenaire cadré très moyen?
Du dollar en bermuda, de l’euro si vous voulez mais vous y perdriez au change!
Fi de relations authentiques, simples, basées sur un respect mutuel, d’une ouverture au jour le jour, d’un grand sourire plein de dents inoffensives. Y’a de la canine opportuniste, revancharde ! Y’a de quoi!
Pour peu que vous poussiez l’outrecuidance à vous maculer la réputation dans un bain de jouvence avec l’une des innombrables pseudo-disponibles peaux juvéniles, le fléau de la balance risque très vite de s’inverser en une trajectoire cauchemardesque.
Demandez à ceux qui l’ont vécu, trentenaires comme sexa, mâle ou femelle, hédonistes ou marieurs (seuses aussi toujours, vous n’allez pas m’obliger à répéter incessamment!) compulsifs. Dantesque ! Des exceptions oui mais exceptionnelles (la répétition est voulue, merci)!
Faut plus voyager alors? Me demanderez-vous, perfide!
Chacun fait ce qu’il veut à condition de rester lucide aussi, serais-je tenté de vous dire mais c’est vous qui voyez bien évidemment, …
Faut plus rêver égoïstement, naïvement, avec des gens qui n’ont plus les moyens de le faire depuis bien longtemps!